Lors de la conception du scénario d’une activité d’ apprentissage, tout enseignant de fle devrait s’attarder sur la disposition des pupitres dans la salle de classe d’autant plus qu’il est primordial que les apprenants puissent s’approcher cet espace pour travailler dans les meilleures conditions.
L’aménagement de l’espace – classe est primordial pour dynamiser un groupe d’élèves, le surprendre, sauvegarder son énergie, susciter une meilleure attention. L’aménagement de celui-ci, la disposition du mobilier et la place des apprenants sont liés aux tâches et aux types d’échanges que l’enseignant veut favoriser. En effet, ils auront des conséquences directes sur le comportement des apprenants, sur l’écoute des uns aux autres, ou encore la possibilité pour chacun d’eux de s’exprimer.
Tous les enseignants le savent très bien, vous le savez bien, vous aussi – il n’y a pas de modèle unique de salle de classe. Dans ce qui suit, je me propose de passer en revue les différentes possibilités pour organiser au mieux la salle de classe.
En général, les élèves ont l’habitude des classes orientées vers le tableau et donc vers le professeur. Une salle de classe dite traditionnelle. La classe typique, celle qui suit, qui regarde. Mais, par malheur, les yeux qui suivent ne correspondent pas toujours aux oreilles qui écoutent parce que cette disposition ordinaire entraîne la passivité des élèves, freine les échanges, favorise uniquement le dialogue enseignant – élèves; en outre, l’évolution en groupe n’est pas aisée et on laisse de côté les derniers rangs. En effet, dans cette configuration, les apprenants ont du mal à communiquer puisqu’ils se tournent le dos. Au mieux, ils peuvent communiquer avec leur voisin de gauche ou de droite. Devant le tableau, l’enseignant instaure une communication de type frontal, en sens unique. Les regards et l’écoute sont centrés sur lui. Tandis que l’enseignant s’exprime, les apprenants écoutent sagement et prennent des notes, leur temps de parole est réellement limité.
Si l’on veut demeurer proche de l’aménagement traditionnel, l’installation des tables en U est de mise. La disposition en U favorise le dialogue entre les élèves. Le format est très bien pour un tel apprentissage. Une langue se parle, se vit. On communique à travers une langue.
Les regards des élèves convergent vers le même point (comme par exemple un apprenant qui est en train de faire un exposé). En outre, lors d’un visionnage d’un document authentique tout le monde est confortablement installé pour voir le tableau. C’est aussi la meilleure disposition pour débattre: les participants se voient et s’entendent (les échanges entre les élèves sont favorisés). L’enseignant est assis entre les élèves ; il est impliqué dans cette cohésion. Il n’est pas ni à part ni au dessus d’eux. Il participe à l’échange et au partage. Les élèves sont à
« égalité » avec l’enseignant, un dialogue plus « vrai » peut se produire.
Ce rapprochement entre l’enseignant et les élèves doit par contre respecter les différences de générations. En effet, le professeur reste un adulte et un élève un adolescent. Il ne s’agit surtout pas de devenir copain-copain. Mais de respecter une distance correcte afin de ne pas marcher sur la sphère privée de chaque élève, et il en est de même en retour pour la sphère privée de l’enseignant.
L’enseignant peut aussi former des îlots, en d’autres termes les apprenants sont répartis en petits groupes où le nombre d’apprenants peut varier de 3 à 5. Pour mettre en place des activités communes, l’enseignant peut réorganiser la disposition des tables et des chaises qui sont faciles à déplacer. Il est préférable d’isoler les groupes en les installant le plus loin possible les uns des autres pour éviter qu’il y ait trop de bruit.
Finalement, on peut aussi proposer aux apprenants de travailler sans table, ni chaise. Certaines activités de communication orale s’y prêtent. Si la salle de classe est équipée de pupitres, de tables et de chaises qui ne peuvent pas être déplacés facilement, on peut travailler dans la cour ou bien dans le C.D.I. de l’école.
Ceci étant dit, il faut envisager maintenant les avantages de travailler à plusieurs.
En groupes, les apprenants vont pouvoir trouver des idées, analyser des problèmes et trouver des solutions, faire des propositions variées, développer leur écoute, s’aider et s’enrichir de leurs copains. Ils vont surtout pouvoir communiquer.
En vue d’une efficacité maximale, il y a quand même quelques règles à respecter lors d’un travail de groupe.
Tout d’abord, l’enseignant lancera les travaux en commencant par présenter les objectifs de l’activité puis donne les consignes de travail.
Ensuite, l’enseignant constitue des groupes d’apprenants aux profils variés: des apprenants plus rapides avec des apprenants plus lents, des apprenats extravertis avec des apprenants plus réservés, des apprenats plus ou moins forts en connaissances linguistiques. L’enseignant répartit ensuite les rôles. Il précise le temps imparti à l’activité et distribue les supports pédagogiques s’il y en a.
Troisième point, l’enseignant circule auprès des groupes pour vérifier l’activité en cours, répond aux questions des apprenants et vérifie que les consignes sont bien respectées.
Ces repères sont fondamentaux pour le bon déroulement d’une classe. Réfléchir à la disposition des tables et des chaises, c’est réfléchir aux modalités de travail et aux activités que l’on va proposer aux apprenants. Mais, c’est avant tout instaurer un climat de confiance entre l’enseignant et les apprenants, et entre les apprenants eux – mêmes afin de favoriser les interactions.
Bibliographie:
Mathe, M. et col., Manuel de formation – Projet Ministère de l’Education , de la Recherche, de la Jeunesse et du Sport – SIVECO
www.cavilam.com