Développer la compétence d’expression orale dans les classes de FLE a été depuis toujours un grand défi pour les enseignants. Ce fait est certainement dû à plusieurs facteurs qui ne dépendent pas toujours de l’effort de l’enseignant de FLE. Parmi ces facteurs nous pouvons identifier : la peur de s’exprimer à haute voix devant les collègues, la difficulté de prononcer certains sons spécifiques à la langue française, le manque d’un vocabulaire assez diversifié ou la faible maîtrise des connaissances grammaticales.
L’enseignant de FLE doit, avant tout, créer un cadre confortable où l’élève se sente à l’aise et bien confiant que, même s’il fait des erreurs, il ne sera pas puni ou mis dans une situation inconfortable. C’est-à-dire que l’atmosphère installée dans la classe doit lui assurer la confiance en soi-même. Et c’est juste ici que les exercices très simples de répétition trouvent leur place, que l’on parle des exercices de répétition des mots en dehors d’un contexte ou dans un certain contexte. Par exemple, pour le début, il peut travailler des mots simples à prononcer représentant des choses qui lui plaisent ou qu’il utilise dans la vie réelle. Ainsi, s’il aime le sport, des mots à répéter peuvent être « football », « équipe », « jeu », « tennis », « règle », « camarade », « sportif » ou bien « santé », s’il aime la musique, il peut aimer à prononcer de mots tels « son », « mélodie », « chanteur », « ambiance », « instrument », « harmonie » ou « parole», s’il aime la lecture ou apprendre de nouvelles choses, il peut sentir du plaisir à prononcer des mots tels « livre », « information », « utilité », « école », « exercice », « personnage », « aventure » etc.
Ensuite, une fois détendu, l’élève peut mieux se concentrer sur la prononciation des sons et des groupes spécifiques à la langue française. Pour cela plusieurs méthodes ou procédés peuvent être utilisés selon l’imagination de l’enseignant et les outils linguistiques et technologiques dont il dispose. Dans ce sens, si l’enseignant a comme but de le faire maîtriser une bonne prononciation, il exerce chaque règle de prononciation à partir des mots très courts et simples à prononcer jusqu’aux mots plus longues et plus difficiles à prononcer, en y ajoutant ensuite plusieurs règles dans le même mot. Dans le cas du groupe de lettres « ai », par exemple, l’enseignant peut proposer une suite d’au moins dix mots le contenant tels « « mais », « fait », « sait », « lait », « clair », « aider », « aimer », « raison », « affaire », « jamais », etc. Après les avoir fait maîtriser la bonne prononciation, l’enseignant peut introduire le groupe de lettres « ain » dans la même syllabe en expliquant pourquoi dans ce cas « ai » a une prononciation différente et en quoi elle consiste. Il peut proposer des mots tels « faim », « main », « train », « bain », « certain », « copain », « demain », « maintenant », etc.
Il est vrai que, pour qu’un élève puisse s’exprimer oralement après avoir appris à prononcer en français, il doit avoir un vocabulaire diversifié pour éviter les blocages ou les répétitions dérangeantes. Selon l’âge et le niveau des élèves, l’enseignant peut travailler sur l’enrichissement du vocabulaire tenant compte de ses centres d’intérêt, de son univers environnant, de ses passions, etc. Il peut, par exemple, demander aux élèves de dresser une liste de mots sur le même sujet, c’est-à-dire de dresser un champ lexical, liste contenant environ dix mots pour le niveau A1 ou vingt pour le niveau A2 ou bien jusqu’au trente ou quarante pour le niveau B1. L’enseignant peut demander ensuite aux élèves de faire des phrases très simples avec ceux-ci (pour le niveau A1) ou plus complexes (pour le niveau A2) ou même de faire des phrases complexes en y intégrant plusieurs mots de la liste dans chacune d’entre elles.
Un autre défi, qui pose très souvent des problèmes, c’est comment enseigner un élève à s’exprimer dans des phrases courtes ou bien plus longues alors qu’il n’a pas encore des connaissances grammaticales dans sa langue maternelle, dans le cas des élèves de petit âge, ou alors qu’il lui est difficile de synchroniser les règles de grammaires de la langue maternelle à celles de la langue cible, à voir le français. Quant aux plus petits, les choses sont assez simples pour l’enseignant, vu qu’il a la possibilité de travailler des structures fixes simples et, par conséquent, durant les exercices, les élèves peuvent associer la version en français avec la version en roumain et faire la correspondance entre les notions. La même chose se passe pour les plus grands, sauf que les structures sont plus complexes. Puisque l’accent est mis sur la compétence orale, l’enseignant ne doit pas insister sur le côté théorique des notions, mais sur le côté pratique, celui d’exercer la prononciation et l’aisance de s’exprimer oralement en maîtrisant ses émotions.
Pour conclure, si un enseignant veut avoir de bons résultats, il doit respecter l’état d’esprit des élèves et se concentrer tout d’abord sur leur confort émotionnel, il doit montrer ensuite de la patience dans l’apprentissage de la prononciation des sons français, il doit introduire peu à peu le vocabulaire en se concentrat sur ses centres d’intérêt et réaliser finalement des correspondances entre des structures fixes de la langue maternelle et du français. C’est vrai que c’est un travail très dur qui demande beaucoup de patience de sa part mais qui lui donne, quand même, de très grandes satisfactions.