Le récit autobiographique, enseigner la littérature en classe de langue

Si l’on parle du récit autobiographique, il faut que soient réunis les critères suivants : la forme de l’œuvre – un récit, en prose, le thème de l’œuvre –  histoire d’une vie et d’une personnalité réelles et le moment de l’écriture : il se situe après les faits, donc il est  rétrospectif, la narration est dite ultérieure, l’énonciation adoptée – généralement la première personne avec identité entre auteur, narrateur et personnage et cette identité s’accompagne d’une sorte de contrat établi par l’auteur, qu’on appelle pacte autobiographique. Ainsi, l’auteur prend aussi un certain nombre d’engagements avec lui-même et avec son lecteur.

Dans le cas de l’autobiographie, l’apprenant se rend compte, de la sorte, de la présence d’un pacte autobiographique, qui définit ce que l’autobiographie prétend être : un récit fidèle à la réalité, sans dissimulation. Selon Philippe Lejeune, dans Le Pacte Autobiographique, la définition de l’autobiographie serait :

« récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité ».

L’apprenant, en classe de langue, peut observer les principaux critères de l’écriture autobiographique : le récit à la première personne (je), l’auteur, le narrateur et le protagoniste personnage principal sont une seule et même personne. Le récit est rétrospectif : l’écriture autobiographique intervient après l’événement. Les temps verbaux utilisés sont le passé et le présent (par exemple, l’auteur peut porter un regard d’adulte sur l’enfant d’autrefois). De plus, l’écriture autobiographique suppose une réflexion approfondie sur le moi, sur l’individualité d’un être humain : l’autobiographie retrace la genèse d’une individualité. De plus, l’apprenant découvre un pacte qui renvoie à l’idée de contrat, en l’occurrence, il s’agit d’un pacte liant l’auteur à son œuvre :

« Le pacte autobiographique est l’engagement que prend un auteur de raconter directement sa vie (ou une partie, ou un aspect de sa vie) dans un esprit de vérité. ».

C’est un engagement vis-à-vis de soi-même et surtout de son lecteur à dire la vérité et, en même temps, c’est un accord qui s’établit par un critère textuel général qui est l’identité du nom, auteur-narrateur-personnage.

Pour ce qui est du lecteur, celui-ci lit l’œuvre et se trouve face à deux situations où il lit l’œuvre sans chercher à la corréler avec la vérité, la réalité, et l’identité de l’auteur ou bien il admet l’idée que l’auteur dit la vérité sur sa vie, alors le lecteur cherche à établir le lien entre l’auteur et son œuvre et les degrés de ressemblance. Ainsi, le pacte autobiographique est un effet contractuel entre l’auteur et lui-même d’un côté, entre l’auteur et le lecteur de l’autre. Il s’agit alors d’un contrat de lecture qui relie l’auteur au lecteur grâce à l’œuvre.

Bibliographie

Philippe Lejeune, Le Pacte Autobiographique, Paris, Editions du Seuil, 1975.
Philippe Lejeune, Signes de vie : le pacte autobiographique 2, Paris, Seuil, 2005.

 

prof. Laura Maimascu

Colegiul Economic Ion Ghica, Bacău (Bacău) , România
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