Le diagramme en arêtes de poisson – un organisateur graphique utile en classe de FLE

La lecture ne devrait pas être considérée uniquement comme un simple passe-temps préféré, tout au contraire, elle devrait être encouragée et perçue comme une habileté de vie capable de contribuer au développement personnel et professionnel de l’individu. Les compétences de littératie d’une personne renvoient à sa capacité d’interagir avec un texte. Un lecteur compétent comprend et interprète le texte, en utilise les informations, il est capable d’évaluer convenablement le contenu idéatique et la forme du texte, il y réfléchit et interagit avec ce texte afin d’atteindre ses buts et d’enrichir ses connaissances. De la perspective européenne, la littératie constitue l’une des compétences essentielles pour la vie des gens qui les aide à améliorer les capacités de réflexion et d’expression et à développer la pensée critique et l’empathie. Le manque de ces compétences de lecture mène à l’analphabétisme fonctionnel.

Une stratégie qui facilite le développement des compétences de lecture chez les apprenants est le recours aux organisateurs graphiques. Ces organisateurs graphiques ou cartes conceptuelles représentent des outils faisant appel à des symboles visuels pour organiser les informations d’une manière pertinente, pour mettre en valeur les connexions entre les concepts et, de cette façon, assurer un apprentissage efficace. Certes, ils contribuent à une meilleure rétention informationnelle en structurant la pensée des apprenants. Les organisateurs graphiques prouvent leur efficacité d’autant plus qu’ils réduisent les efforts cognitifs de ceux qui décident d’appliquer cette stratégie dans le but de comprendre un texte.

L’un des organisateurs graphiques qu’on peut proposer est le diagramme en arêtes de poisson appelé également le diagramme de cause à effet. Le créateur de ce type de diagramme est Kaoru Ishikawa qui l’a utilisé pour la première fois en 1943 pour analyser les processus industriels notamment la projection des produits dans le but de prévenir les défauts de qualité. C’est un outil visuel qui rappelle le squelette d’un poisson et qui se propose de répertorier les causes déterminant un effet (une situation), de les classer, de les hiérarchiser.

Généralement, les textes courants emploient de différentes structures afin de véhiculer leurs informations. Un bon lecteur saura réperer le thème et l’organisation des idées dans l’intention de valorifier l’information à l’oral et à l’écrit. La structure de texte qui se prête parfaitement pour une organisation des idées dans un diagramme en arêtes de poisson est celle de cause à effet. Avant de faire travailler les apprenants sur un texte plus long et complexe, il est préférable de les entraîner à identifier la cause et l’effet dans des propositions plus courtes où il est plus facile de distinguer les informations. Pour un impact visuel encore plus profond, on peut même leur demander d’encercler la cause et de souligner l’effet.

Exemples:

1. Nous avons dû faire un long détour parce que la route était coupée.
2. Elle s’est blessée en essayant de déboucher cette bouteille.
3. Léa est malade, c’est pourquoi elle ne pourra pas nous accompagner dans ce beau voyage.
4. Cet individu est casse-pieds, donc tout le monde le fuit.
5. Le printemps est arrivé, les bourgeons apparaissent, gonflent, puis s’ouvrent, laissant surgir des feuilles et des fleurs.
6. À cause des fêtes du nouvel an, la réunion a été reportée.
7. Il se dépêche, car le bus est toujours à l’heure.
8. Les fortes pluies de ces derniers temps ont provoqué de nombreux glissements de terrain.

Pour faciliter la compréhension de la structure cause – effet et amener les apprenants à la reconnaître, l’enseignant peut également leur suggérer:
a. tout d’abord, d’observer le titre et les intertitres
b. puis, d’identifier les indices (le plus souvent des mots et des expressions) qui introduisent un effet ou bien qui font le lien entre une cause et un effet.

À titre d’exemple, on propose un court article de presse tiré du magazine “Les explorateurs”.

À LA RESCOUSSE DES MARMOTTES DE L’ÎLE DE VANCOUVER [Titre]
21 octobre 2021 – Marie-Claude Ouellet
Des zoos sont venus à la rescousse d’une population de marmottes de Colombie-Britannique. [Intertitre]
Ces belles marmottes vivent uniquement sur l’île de Vancouver. En 2004, il restait moins de 30. Il fallait agir ! Plusieurs zoos ont ont permis que de jeunes marmottes, nées en captivité, soient relâchées sur l’île.
[Indice faisant le lien cause-effet] Grâce à cette stratégie, la population de marmottes a augmenté. L’été dernier, on a découvert trois nouvelles colonies et compté 200 marmottes. Une bonne nouvelle !
lesexplos.com/coin-explos/a-la-rescousse-des-marmottes-de-lile-de-vancouver/

Lorsqu’il s’agit des textes plus longs, il vaut mieux organiser ses idées à l’aide d’un outil visuel. Les apprenants peuvent esquisser un schéma à la main ou, s’ils disposent d’un ordinateur, ils peuvent se servir du logiciel MindMaster grâce auquel, à l’aide d’un compte gratuit ils peuvent créer un diagramme en arêtes de poisson afin d’illustrer une structure de texte cause – effet.

Voilà comment on pourrait systématiser le contenu informationnel en établissant à la fois des liens entre les faits à partir du texte Le monde s’engage pour la planète disponible à l’adresse www.reseau-alpha.org/upload/files/Test_%C3%A9crit_-_Niveau_B1.pdf