Le besoin social de l’homme, celui de faire partie d’un groupe existe sans aucun doute, qu’il soit exprimé explicitement ou pas. Construire collectivement une expérience, partager des connaissances, faire des échanges des informations et finalement construire ensemble des savoirs et des savoirs-faire, représente en essence le but du processus d’enseignement-apprentissage. Outils très à mode, les blogues et les réseaux sociaux permettent, à part leur dimension interactionnelle immédiate, l’exploitation de leur potentiel pédagogique. Ces derniers nés du multimédia, le blogue et implicitement les réseaux sociaux, allient en effet esprit communautaire et perspective actionnelle.
Dans un contexte où la perspective communicationnelle et actionnelle, selon le CECR, visent la formation d’un contexte favorable au développement des compétences langagières, l’appel à des réseaux d’intelligence collective et non plus à des organisations humaines pyramidales se concrétise par l’utilisation de ces nouveaux médias qui sont le blogue et le réseau social.
Pour ce qui est de l’utilisation concrète de ces deux types de média en classe de langue, la discussion porte tout de suite sur les avantages que ces outils apportent dans l’apprentissage. Il y a tout d’abord cette idée de partage, de collaboration et communication entre les membres de la communauté en cause, les élèves et le professeur, en évitant la transmission unidirectionnelle des connaissances de l’enseignant vers ses apprenants. En fait, c’est dans cette invitation à l’apprentissage que réside le grand intérêt de ces outils multimédia.
Le blogue et ses nombreuses variantes, de type microblogue, weblog, journal web etc. peut être utilisé en classe de langue comme un espace de rencontres où les apprenants de la classe peuvent interagir les uns avec les autres et en même temps avec l’enseignant dans sa qualité d’animateur, de médiateur et non pas de simple transmetteur d’informations. Il s’agit en effet de trois dimensions de la communication: professeurs – élèves, élèves – élèves et à la fois communication élèves avec l’extérieur. L’idée majeure est donc le travail commun dans un même contexte, la classe de langue, d’une manière efficace et à la fois entraînante et motivante, qui prédispose à réagir positivement. Le blogue facilite l’intégration d’extensions, des liens sur divers sites sur Internet, visant surtout les documents authentiques, mais aussi l’intégration directe de photos, des vidéos (par l’application Youtube, par exemple. Véritable outil d’interaction, le blogue peut servir d’espace virtuel d’échanges non seulement entre les élèves faisant partie d’une même classe, ayant donc de nombreux points communs, mais aussi entre les classes d’un même établissement scolaire ou pas. L’expérience concrète est sans doute le meilleur indice du degré d’efficacité de l’apprentissage des langues par l’intermédiaire des blogues: pour le projet Europaul qui vise l’echange entre étudiants français en Europe, le blogue a été le principal moyen de communication et de transmission d’informations (sur les villes et les régions), tout comme pour des simples correspondances entre les apprenants des langues de divers pays comme le Japon, la Roumanie, etc. Le blogue donne la possibilité de création des colloques et conférences virtuelles, des débats et des discussions qui visent en fait rendre l’apprentissage d’une langue plus attrayant et, finalement, plus efficace.
Un inventaire des blogues existants et de leurs nombreux points forts s’avérera très ambitieux sinon impossible, vu la grande diversité mise à notre disposition.
Le microblogue ou sous sa variante – le miniblogue représente l’espace où on peut publier des textes du type « carnet de voyage », « journal intime », en fait des textes courts (environ 200 caractères, sans la nécessité de leur indiquer des titres). Si on s’interroge sur son efficacité en classe de FLE, il suffit de penser pour le début à sa dimension authentique, les apprenants ont de cette façon la possibilité d’écrire sur leur portable ou sur les ordinateurs, utilisé de plus en plus en classe, des remarques inspirées par les expériences vécues dans le milieu scolaire, lancer des thèmes de réflexion et de discussion. L’enseignant peut s’en servir pour mettre en évidence des problèmes spécifiques apparus en classe, leur demader des opinions sur les contenus qu’il leur propose et sur la modalité de travail.
Le microblogue permet en même temps de travailler la compréhension écrite et orale par l’écoute des documents audio ou audio-vidéo et surtout l’intéraction, orale et écrite immédiates. Pour ce qui est du rôle de l’enseignant, celui-ci fournit un ensemble de ressources pour les cours de langues, par la création de pages ou de notes associées à divers sujets, il indique des liens et met à la disposition de ses apprenants tout un ensemble d’outils multimédia: dessins, photos, documents vidéo, audio etc.
L’un des avantages du microblogue est la possibilité de consulter à tout moment de la journée les matériaux publiés qui sont en fait à un clic distance. Pour que noles apprenants soient encore plus motivés, l’enseignant peut rendre le lieu d’échanges plus attrayant, coloré et ludique. Dans ce sens, des jeux interactifs sont possibles à l’aide des micro-applications, en vue d’entretenir une interaction directe entre les membres, dans ce cas les apprenants. L’idée majeure du microblogue est finalement la co-construction des savoirs et de leur utilisation concrète, les savoirs-faire, qui représente en fait le grand but, l’objectif réel de l’étude d’une langue étrangère. L’accès à des blogues, soient-ils éducatifs ou communautaires, est fracilité sinon conditionné par la possession d’un compte sur un réseau social, de n’importe quel type, Twitter, Myspace, Hi5, etc. L’un des réseaux sociaux qui a pris ampleur dernièrement (plus de 600 millions d’adeptes en 2011 et 1,5 miliars d’utilisateurs déjà en 2013 ), Facebook peut contribuer au processus d’enseignement-apprentissage; utilisable en classe de langue et aussi en dehors de l’école, pour maintenir le contact avec les apprenants, pour leur donner la possibilité de travailler sur les contenus proposés par l’enseignant ou, tout simplement, pour qu’ils partagent des informations en vue de créer des projets éducatifs ou pour leurs propres intérêts dans un domaine abordé en classe, Facebook, qui est en fait moins formel que le blogue, représente un très riche outil multimédia. A part la possibilité d’utilisation en classe de langue et ensuite pour des travaux communs, Facebook permet de suivre en direct les informations sur des sites Internet du type TV5 Monde ou RFI sur leurs pages officielles (et de recevoir des nouvelles sur les émissions qui leur intéressent dans la boîte électronique) mais aussi d’être au courant avec les événements de l’établissement scolaire d’où les apprenants font partie.
L’appel aux blogues éducatifs et aux réseaux sociaux et leur intégration en classe de langue visent la formation de vrais utilisateurs de français, par le rôle primordial accordé à l’intéraction directe et immédiate, en brisant la frontière entre action et apprentissage, vus comme deux opérations distinctes, en libérant l’expression et la fantaisie à travers ces nouveaux médias ouverts et gratuits qui s’opposent aux mass média traditionnels fermés et payants.