L’image et l’oral dans la classe de FLE

L’enseignement d’une langue étrangère ne se limite pas au contexte scolaire, l’apprenant étant un acteur social qui doit accomplir des tâches dans des contextes donnés et dans un certain domaine. Aussi l’exploitation de l’image publicitaire pourrait-elle enlever l’élève du contexte formel en lui offrant une plus grande mobilité dans l’apprentissage. En outre, le document publicitaire véhicule des stéréotypes, des clichées caractéristiques à une certaine culture, civilisation. Par ailleurs, en étudiant ce type de document, les élèves auront accès plus facilement à la culture et à la civilisation francophone.

L’image est un moyen parmi tant d’autres utilisée dans l’enseignement/ apprentissage d’une langue étrangère. Elle constitue aujourd’hui l’un des moyens de communication les plus dominants, à ce titre, selon Serge Tisseron affirme que: «les images sont faites pour nous émouvoir, nous frapper à l’estomac […] mettant les enfants en état de tension émotionnelle, alors même que l’image n’a rien de spécifiquement violent». Donc, le choix de l’image publicitaire comme support de motivation à l’acquisition de la compétence orale en FLE n’est pas établi par hasard. Tout d’abord, j’ai choisi ce sujet étant donné que l’image présente un message visuel qui attire l’attention de l’apprenant par ses dessins et ses différentes couleurs attractives l’intégrant dans son monde comme le souligne Christian Puren: «il y a recours à l’image dans chaque leçon pour illustrer mais aussi pour expliquer, sans passer par la traduction…». Ensuite, le message transmis par les images permet d’avoir une meilleure compréhension chez l’apprenant et d’aboutir ainsi à une meilleure expression. Observer une image a pour objectif d’habituer l’apprenant de traduire ce qu’il voit en gestes, mots, phrases et dialogue. Cela éprouve que l’image contribue à la croissance de l’oral dans l’apprentissage d’une langue étrangère.

La communication orale, évidement, précède toujours l’écrit. Ainsi, les apprenants d’une langue étrangère se trouvent confrontés avec la langue orale dès le début de leur apprentissage et souhaitent être capables de communiquer oralement et acquérir une compétence de compréhension et d’expression. Actions, réactions et interactions sont des éléments que l’on peut rencontrer lors d’échange et de conversations verbales. Selon le dictionnaire Le Robert, l’oral est défini comme suit: «opposé à l’écrit, qui se fait», «qui se transmet par la parole, qui est verbal». Un autre dictionnaire tel que le dictionnaire Hachette encyclopédique, définit l’oral comme «transmis ou exprimé par la bouche. La voix (par opposition à l’écrit) qui a rapport à la bouche». Nous constatons que l’oral est l’un des moyens avec lequel se réalise le processus d’enseignement – apprentissage de tout savoir et il est aussi la pratique de la production de la parole et qui s’oppose à l’écrit.

L’image publicitaire représente un déclencheur d’interactions orales permettant de s’exprimer, de décrire, de présenter, de découvrir par une meilleure construction d’un bagage linguistique. La compétence orale est basée sur la capacité de l’image à susciter des productions verbales, puis la communication en classe.

Les affiches publicitaires respectent généralement une certaine composition: une illustration (dessin, photo) qui entretient un lien plus ou moins étroit avec le texte et le produit (thème), un logo qui symbolise le produit ou son appartenance à un certain groupe, à une marque (sportive, idéologique) et un slogan, texte qui vise à marquer les esprits pour qu’on retienne le nom d’un produit. L’association de l’image au mot facilite, sans aucun doute, le processus de la compréhension et la mémorisation puisqu’elle traduit l’information linguistique sous une forme plus ou moins simplifiée et par conséquent elle soulage le processus de l’acquisition/ apprentissage des mots. Le message linguistique de la publicité apparaît comme «un jeu d’alternance de sens; la pub en fait un jeu, le répète sous des formes différentes, ce qui renforce certaines séquences communicatives». Alors, l’enseignant a un rôle de meneur de ce jeu, il doit s’appliquer à développer l’imagination des apprenants en leur offrant des supports faciles, comme modèle, en leur formant progressivement la compétence de construire eux-mêmes des messages.

Au niveau débutant, l’enseignant s’appliquera à sensibiliser ses élèves à la conversation française en leur choisissant des supports  qui visent leur centre d’intérêt : la classe, la nature, la famille, la vie quotidienne, les voyages, le cinéma, la musique etc. parce que, à ce niveau, les leçons d’expression orale « prennent l’appui sur l’observation directe : l’enfant voit, entend, compare, apprécie, entre en classe, sort de la classe, parle, lit, écrit ». Pour parler, les enfants doivent avoir quelque chose à dire.  Grace à l’image, le jeune apprenant comprend le sens de ce support visuel. Elle facilite la compréhension et amène l’apprenant à l’expression personnelle et une certaine liberté dans les échanges verbaux. Pour ce fait, l’image publicitaire avec ses contenus, peut être attractive et motivante, ce qui lui peut offrir un plaisir d’apprendre.

Donc, l’image est un support didactique et pédagogique permettant aux jeunes apprenants d’acquérir un bagage linguistique grâce auquel il pourra s’exprimer, communiquer et développer certaines compétences langagières, mais c’est toujours l’enseignant qui détient la clé de l’organisation, qui joue le rôle de «meneur de jeu», «d’animateur d’échange», «d’animateur de groupe» et «d’animateur de création».

S’exprimer à partir de l’image texte. Au niveau débutant, on enseigne «un français commun, éloigne des rigueurs stylistiques du français littéraire». Les leçons orales sont fondées sur la réalité immédiate qui les entoure.

Les activités en classe doivent proposer aux apprenants:

  • d’imiter – c’est-à-dire de travailler sur l’intonation et le rythme dans un contexte de communication donné puis utiliser les outils communicatifs  en interaction d’abord simple ensuite plus complexe;
  • d’interpréter – c’est-à-dire de réutiliser ses compétences linguistiques dans des situations interactives;
  • de s’exprimer – c’est-à-dire de laisser à chacun une liberté suffisante pour qu’il se sent impliqué dans ses interventions.

Les consignes doivent être claires est correspondre à leur niveau.

En conclusion, le professeur doit motiver l’apprenant pour connaître comment interpréter ces idées en phrase en développant l’esprit critique chez lui, stimuler ses capacités perceptives visuelles, par la lecture des images. L’image publicitaire sensibilise les apprenants à la création au moment de l’apprentissage grâce à ses couleurs, ses personnages, pour développer des compétences langagières, pour arriver finalement à s’exprimer oralement.

Bibliographie
Serge Tisseron, Psychanalyse de l’image des premiers traits au virtuel, Dummord, 1997, p.39
Christian Puren, L’histoire des méthodologies de l’enseignement des langues, Nathan, Paris 1988, p.234
Alain Key, Le Robert dictionnaire D’aujourd’hui, Canada, 1991, p.700
Dictionnaire HACHETTE encyclopédique, HACHETTE, Paris, 1995, p.1346
Mariana   Dragomir, Considération sur l’enseignement – apprentissage du français langue étrangère, Editura Dacia Cluj –Napoca, 2001, p. 68
Dorina Roman, La didactique du français langue étrangère, Editura Umbria, Baia Mare, 1994, p.144

 

prof. Mariana Agapie

Liceul Tehnologic Alexandru Ioan Cuza, Panciu (Vrancea) , România
Profil iTeach: iteach.ro/profesor/mariana.agapie

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