L’enseignement du vocabulaire à l’aide des supports visuels

Dès les premières classes de langue vivante, l’élève éprouve le besoin d’apprendre des mots. Une des questions les plus entendues par un enseignant, au début de l’étude d’une langue est: Comment dit-on à tel ou tel mot? Mais connaître le lexique est un processus permanent, qui évolue. Il ne suffit pas d’apprendre les mots, il faut s’en servir pour communiquer.

Pour apprendre, chacun fait appel à ses sens qui déterminent notre type de mémoire-visuelle, auditive ou kinesthésique. On sait «qu’un individu retient 10% de ce qu’il entend, 20% de ce qu’il lit et 80% de ce qu’il voit» (LaNews Room de Publicis Média, 2007). En plus, 65% des individus ont une mémoire visuelle.

Le présent est visuel car tout est transmis à l’aide de l’image. Pour cette génération «digital native», même un simple message sur le portable est forcément accompagné par un émoticône. «Une image vaut mille mots» disait Confucius quelques siècles auparavant. Rien de plus actuel pour ces utilisateurs de Snapchat et d’Instagram qui prennent la parole, qui bavardent en images. Dans un article, paru dans Libération on précise que: «De fait, dans un sondage de Harris Poll, publié en juin 2017, 36% des jeunes de 18 à 34 ans utilisant émojis, GIF et stickers estiment que ces images expriment mieux leurs pensées et sentiments que les mots.» (Thomas, 2018). C’est une des raisons pour intégrer davantage l’image dans ma classe de langue étrangère.

Quelques exemples de supports visuels et leur utilisation:

Les flashcards sont un outil idéal pour un enseignement précoce surtout, elles permettent de travailler le lexique sans passer par la traduction. Elles facilitent la mémorisation du lexique de manière visuelle et permettent de travailler toutes les compétences.

On peut exercer la compréhension orale, en les utilisant comme support pour l’écoute – le professeur peut demander aux apprenants d’associer les mots entendus aux images. Une activité semblable peut être proposée pour la compréhension écrite, associer le mot écrit à l’image.

Pour la production orale, on peut introduire une série de jeux-trouver d’autres mots qu’on peut associer à celui qu’on vient de présenter, par exemple arbre-fruit-vert etc. Ou bien, le jeu Qui est-ce?

La production écrite peut également constituer une activité réalisable à partir des cartes images-associer plusieurs cartes pour inventer une courte histoire, pour créer une liste d’ingrédients etc.

De telles ressources en format numérique peuvent être crées sur Quizlet, un site où on peut réaliser des flashcards. Un autre avantage est la possibilité d’activer l’option „prononciation” et ainsi le mot illustré et écrit est à la fois prononcé.

Les exploitations sont donc multiples et riches et offrent de nombreux avantages tant aux apprenants (qui peuvent mieux travailler en autonomie car les exercices peuvent être refaits à volonté de manière autocorrective) qu’aux enseignants qui peuvent suivre le progrès des apprenants.

Les posters ou affiches sont des ressources utilisables dès les premières classes de français mais aussi pour des niveaux plus avancés.

Il a trois fonctions qui facilitent l’apprentissage:

  • fonction d’illustration: le mot ou la phrase est associé à l’image afin d’orienter, de faciliter la compréhension;
  • fonction de médiation: le poster est un médiateur entre la langue maternelle de l’apprenant et la langue cible;
  • facteur de motivation: l’image a le rôle d’attirer l’attention, de présenter une information de manière attractive pour cette génération tellement attirée par tout ce qui est visuel.

Moi, personnellement, je les utilise par thème, parfois pour introduire le nouveau vocabulaire, mais aussi pour réviser.  Par exemple, un poster sur le thème des vêtements utilisable à un niveau A1, va illustrer plusieurs types de vêtements et d’accessoires. Leur dénomination accompagnera chaque objet. Ainsi, l’apprenant pourra facilement associer le sens à la forme du mot qui sera également prononcé en classe. On peut aussi proposer aux élèves le jeu Je pars en vacances et j’emporte… De cette manière, les apprenants vont répéter et mémoriser en contexte le lexique qu’ils viennent d’apprendre.

Ainsi, on propose aux élèves à l’aide de ces activités de repérage et de classement de faire des choix personnels, d’utiliser la langue dans un contexte de vie réelle. Cet apprentissage qui offre une liberté à l’apprenant attire l’envie d’apprendre.

Les cartes mentales sont des schémas de type arborescent très utiles pour l’enseignement du lexique, pour créer un réseau entre les mots qui facilite la mémorisation.

Ces cartes, appelées aussi cartes heuristiques ou mind maps, ont au centre une notion clé- un mot, un thème, une image. Autour d’elle, il y a les branches principales qui comportent également d’autres notions/ mots/ idées qu’on peut associer.
Par exemple, si on veut réaliser une carte heuristique pour le lexique concernant la maison, on peut placer au centre de la feuille ou de l’écran, le mot maison et une image. Cette carte peut avoir plusieurs branches et chaque branche va représenter une des pièces de la maison. À chaque pièce on peut associer des objets spécifiques qui seront également illustrés. Une autre pratique utile est l’emploi d’un code-couleur pour les articles, rouge pour les noms féminin et bleu pour les noms masculins.

Une telle carte heuristique sert à visualiser un champ lexical, mais on peut aussi encourager les apprenant à créer leurs propres cartes mentales, à les personnaliser ou à les illustrer eux-mêmes car ce qu’on souhaite est la mémorisation des mots mis en relation sur la carte. Cette activité leur permettra de personnaliser leur apprentissage.

Vu leur utilisation multiple – pour introduire un nouveau champ lexical, pour réviser le vocabulaire en partageant ses connaissances avec les autres, pour organiser et structurer le vocabulaire de manière ludique, pour motiver les élèves en s’appuyant sur leur curiosité et leur esprit de recherche-on peut considérer les cartes heuristiques un outil complexe.

Les nuages de mots est un autre outil qui peut être employé en classe pour introduire un nouveau thème, du vocabulaire nouveau. Il y a, bien sûr, la version numérique qui nous permet de collaborer, de réaliser un travail commun. Ce support esthétique engage la motivation des apprenants car il permet de présenter le vocabulaire ou d’exercer de manière créative et ludique. Par exemple, on peut l’utiliser pour faire anticiper le thème, mais aussi pour travailler la synonymie et l’antonymie, pout travailler la mémorisation de façon ludique – présenter un nuage de mots et demander aux élèves répartis en groupes de restituer les mots observés ou de les associer à des définitions. Ou, bien sûr on peut leur proposer de co-élaborer le lexique de la classe en créant un nuage de mots.

La bande dessinée (la BD), souvent désignée comme «le neuvième art», si populaire en France, est un support ludique apprécié par les apprenants, un document déclencheur qu’on peut employer pour élargir un thème étudié. Elle permet toute une série d’activités de compréhension écrite, on peut pratiquer le lexique de la description physique ou la description d’un paysage, d’une ville etc., différents actes de langage ou, on peut également proposer aux apprenants une activité de production écrite et leur demander de remplir eux-mêmes les bulles d’une BD.

On remarque qu’il y a une multitude de possibilités d’introduire les nouveaux mots de manière interactive. Les supports visuels n’ont seulement le rôle de faciliter l’accès au sens mais aussi celui d’attirer l’attention des apprenants, de les motiver car le visuel et les couleurs renforcent le plaisir d’apprendre. Le plus important est de créer une atmosphère active pour motiver les élèves.  Et une fois introduit, le vocabulaire doit être répété de façon différente, en variant les contextes pour travailler plusieurs types de mémoire-visuelle, auditive, kinesthésique.

Bibliographie

Thomas, M. (2018). Communication: les jeunes accros à tout ce qu’hybride, publié le 18 juin 2018 dans Libération, disponible sur www.liberation.fr/france/2018/06/18/communication-les-jeunes-accros-a-tout-ce-qu-hybride_1660141/

*** Le visuel, plus fort que l’écrit pour mémoriser une information, article publié sur LaNews Room de Publicis Média, le 31 août 2007, disponible sur www.newsroom-publicismedia.fr/le-visuel-plus-fort-que-lecrit-pour-memoriser-une-information

 


Încadrare în categoriile științelor educației:

prof. Diana Berku

Liceul Tehnologic Gheorghe Șincai, Tg. Mureș (Mureş), România
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