Dans le contexte de la pandémie de coronavirus, la situation a été difficile pour tout le monde: parents, élèves, professeurs. La plupart des écoles dans le monde ont mené un apprentissage en ligne et la plupart des activités en personne ont été limitées ou inexistantes. L’apprentissage à distance nous a obligés à adopter d’autres pratiques pour assimiler les connaissances et à concevoir d’autres stratégies pour rester encore motivés.
Conscient des bénéfices qu’elles impliquent, l’enseignant de langues étrangères s’est intéressé toujours aux activités extracurriculaires. Les activités pratiquées en dehors de la classe, par leur caractère bénévole et non-formel peuvent déterminer les élèves d’apprendre et d’aimer à apprendre une langue étrangère. À partir des tâches effectuées en classe, l’enseignant peut prolonger l’acte d’apprentissage en dehors de son cours, à travers des activités extracurriculaires et extrascolaires. De cette manière, l’apprentissage peut devenir captivant et attirant et peut être considéré un loisir.
L’activité extracurriculaire est spécifique à l’apprentissage non-formel, elle est réalisée par les intervenants de l’école, elle est bénévole (se réalise au choix de l’apprenant), par conséquent, elle doit éveiller la motivation de la part des élèves. La motivation nous semble essentielle dans toute activité extracurriculaire, le levier qui met en branle tous les mécanismes utiles à l’acte de l’apprentissage: curiosité, engagement, volonté, découverte, ambition, performance.
Les activités extracurriculaires donnent également la possibilité d’une implication accrue des parents dans le vécu scolaire et le loisir de l’élève, en déterminant une meilleure connaissance des aptitudes des élèves, de leurs besoins, intérêts et motivations. Elles augmentent la confiance envers l’école, donne de l’ambition, développent l’esprit d’équipe, aiguisent certains sens (attention, ouïe, sens tactile, odorat etc.). En effet, toute activité extracurriculaire est complémentaire au système d’enseignement, dans le sens qu’elle réalise une incidence directe sur l’apprentissage. Elle suppose des objectifs réalisés à travers l’expérience de l’apprenant, à sa propre décision. Les activités organisées par l’école peuvent ressusciter chez les élèves l’envie d’être à l’école et de poursuivre les études, en faisant le lien entre le plaisir d’être à l’école et la persévérance scolaire.
Les activités extrascolaires ont toujours apporté une aide considérable à l’apprentissage d’une langue étrangère. Faire ce qu’on aime en dehors du cours de classe, en pratiquant la langue cible, c’est un bénéfice dont bien des professeurs de langues étrangères ont su tirer profit: ils ont appris à mieux connaître les élèves, en gérant mieux les périodes de crise spécifiques à l’âge, ont appris à adapter leurs cours, en réorientant le cours vers leurs centres d’intérêt.
Mais, dans le cas d’un apprentissage en ligne, tout est devenu beaucoup plus difficile! Alors, quel type d’activités extrascolaires proposer aux élèves pour rester dans le champ du non-formel (intégré dans des activités planifiées qui ne sont pas explicitement désignées comme activités d’apprentissage, mais qui comportent un important élément d’apprentissage), qui est différent de l’informel (qui vise des activités de la vie quotidienne liées au travail, à la famille ou aux loisirs) et du formel (qui débouche sur l’évaluation, la notation, la validation ou la certification)?
La diversité des activités extracurriculaires proposées par les enseignants de langues s’est sensiblement restreinte pendant le confinement. Finis les ateliers spécialisés de théâtre et les festivals spécifiques à l’art dramatique, les concours de musique et de danse, les compétitions qui supposent les rencontres en présentiel, les ateliers de bricolage, de peinture, les célébrations diverses, les débats autour des tables rondes, les projets communautaires, les changements d’expérience, les visites d’études, d’information, les excursions, les courses, les randonnées. Bonjour les activités par vidéoconférence ou les rencontres virtuelles!
En consultant le Calendrier des activités éducatives proposées dans l’enseignement roumain, le professeur de langues étrangères a pu choisir, pendant cette période, des activités qui proposaient à ses élèves l’évasion dans l’imaginaire: concours de créations littéraires (essais, rédactions, lettres, portraits, résumés, chroniques, poèmes, évocations, narrations d’expériences vécues, suites à un début d’histoire, articles etc.), créations de magazines virtuels, de publicités, de blogs, de sites etc. Il y a aussi les activités de traductions pour vérifier les habiletés linguistiques et le sens littéraire. Les enseignants les plus téméraires ont pu créer même une radio en ligne dans la langue cible!
Pourtant, tout ce qu’on a pu proposer aux élèves pendant la période de confinement a été représenté par des activités individuelles. L’exercice collectif, faiblement représenté, s’est concrétisé dans la réunion de plusieurs travaux individuels. Or, la période de l’adolescence est, en général, en quête d’émotions partagées, du travail en équipe, du succès devant un public, de la popularité gagnée devant les autres. Même les élèves les plus introvertis ou timides ont besoin d’être découverts, remarqués, appréciés, encouragés et les activités extracurriculaires avaient, entre autres objectifs, celui de canaliser l’énergie superflue en énergie créatrice et de mettre en avant les qualités multiples des apprenants. Mais tout cela se faisait bien des fois pendant des rencontres … en présentiel !
De plus, l’école hébergeait, dans bien des cas, bon nombre d’activités extrascolaires (ou des activités connexes), en symbolisant l’espace représentatif pour le développement personnel des élèves. Du coup, la fermeture des écoles a provoqué une interruption majeure dans leurs vies. Non seulement parce que l’école facilite l’apprentissage, mais aussi parce qu’elle représente un espace de socialisation, de protection et de développement socio-émotionnel. L’isolement social imposé par les mesures de confinement a également tenu les élèves à l’écart d’activités vitales pour leur développement, telles le jeu et l’interaction sociale.
Espérons que la réouverture des écoles (en Roumanie toutes les écoles ont déjà rouvert leurs portes) signifiera un retour à la normalité et que l’école reprendra sa fonction d’espace représentatif d’apprentissage et de tout ce que cela implique.
Bibliographie
• Conseil de l’Europe, Cadre Européen Commun de référence pour les langues-Apprendre, Enseigner, Evaluer, Unité des Politiques linguistiques, Didier, Paris, 2001.
• La loi de l’Éducation Nationale en Roumanie, no 1/2011