Le mot concession vient du latin concessio et il “exprime plutôt un événement qui n’a pas lieu comme la logique exigeait. C’est l’expression de la logique contraire ou de la cause inverse”. Parfois, la signification de la concession n’est pas évidente et on doit tout de même la déchiffrer. La subordonnée de concession, appelé aussi concessive, est un proposition qui assume la function de complément circonstaciel de concession du verbe principal dont elle depend.
C’est la subordonnée qui montre une circonstance qui peut empêcher la réalisation de l’action de la régissante, mais elle ne le fait pas. C’est une contradiction entre deux faits dépendants l’un de l’autre:l le fait exprimé par la proposition X est opposé au fait exprimé par la proposition Y et devrait logiquement empêcher l’existence de Y.
Louis étant fatigue, il ne devrait plus travailler; pourtant, il continue à le faire.
Les faits des propositions X et Y sont opposés et en même temps, contradictoires: la phrase X exprime bien une concession.
Le circonstant de concession se realise par des connecteurs bien connus comme: bien que, quoique, malgré que, en dépit de, quand même, quand bien même. Les subordonnées des concession se clasifient soit en propositions concessives proprement-dites où le caractère de l’empêchement de l’action est réel, soit en propositions concessives à nuance conditionnelle où le caractère de l’empêchement est alors supposé ou hypothétique. Les formes modales employées dans ce type de phrases, est, selon les relateurs présents dans la phrase, l’indicatif, le conditionnel, le subjonctif ou bien l’infinitif.
La concession s’oppose plutôt à la conséquence: dans la concession, la conséquence logique d’un fait ne se réalise pas et laisse la place à une fausse conséquence ou un résultat qui contraste avec celui qu’on attend. Le complément circonstanciel de concession est introduit dans la langue française par quoique ou malgré.
Quoique mal placées, les fontaines étaient admirées par le tout le public.
Malgré le froid glacé du matin, il partit de bonne heure.
Il faut aussi mentionner que la langue française emploie les relateurs cependant et pourtant.
Je les ai prévenus une demie heure en avance; cependant, ils vinrent.
Maman est très malade ces jours; pourtant elle fait le ménage.
La phrase concessive indique qu’il n’y a pas lieu la relation logique attendue, entre le fait qu’ exprime son verbe et le fait exprimé par le verbe principal. Le terme de concessive est bien adapté quand la subordonnée exprime un procès malgré lequel se produit celui de la principale.
Eh bien, Pierre, si tu le veux tout de même, je te le donnerai.
Quoique ce soit, je viendrai chez vous.
Qui que ce soit, c’est une personne méchante.
Quoi qu’elle fasse, il l’aime beaucoup.
Les connecteurs de la phrase de concession
La subordonnée concessive peut être introduite par une conjunction, soit elle simple ou composée, par des adverbes, des relatifs indéfinis, par des appositions, par des verbes au gérondif, par des locutions conjonctionnelles ou par des verbes au participe présent. Les propositions qu l’on appelle traditionnellement concessives, introduites par les connecteurs malgré que, bien que, quoique, encore que, manifestent de façon particulièrement frappante ce que O. Ducrot appelle la polyphonie du discours. En effet, leur emploi suppose que quelqu’un quelque part, asserte le bien causal que pour sa propre part le locuteur ou le scripteur refuse. Dans le cas où c’est le procès la subordonnée qui est concerné, quand le fait est considéré comme certain, les locutions sont essentiellement en français bien que, quoique (exprimant une concession portant sur le procès reel).
Pour une meilleure illustration de cette question grammaticale discutée dans cette étude je vais donner des exemples des structures concessives utilisées dans la vie quotidenne.
Quoique son amour pour Hélène eût commence il y a vingt ans, elle ne lui répondait pas.
Quand le fait est considéré comme proche de l’hypothèse, les locutions conjonctivales ou les conjonctions utilisées sont même si, quand même ou quand bien même.
Même si je le voulais, je ne le pourrais.
Quand une alternative est introduite par des éléments comme soit que…soit que, que…ou non, la valeur de la subordonnée, également proche de l’hypothèse, n’en demeure pas moins concessive.
Que cela te plaise ou non, il faut partir tout de suite.
Dans le cas où il y a un autre élément que le procès qui est concerné, si cet élément est un adjectif qualificatif ou un adverbe en français on peut utiliser des locutions comme: pour…que, si…que, tout…que, quelque…que (pour exprimer une concession qui porte sur le procès irréel).
Tout dégradé qu’il soit, nous aimons notre environement.
Si lentement qu’il roulait, il ne réussit pas à éviter l’accident.
Aussi grande qu’elle paraisse, Alice est encore une enfante.
Si cet élément est un nom, on emploie des locutions formées sur un adjective indéfini comme: quelque, quelque…que. Quand cet élément se trouve devant un adjectif, un adverbe ou bien un participe, quelque, adverbe, est invariable. Mais, lorsqu’il est suivi d’un substantif ou d’un groupe adjectif-substantif, quelque est adjectif, donc il s’accorde.
Quelque intelligente qu’elle soit, elle n’a pas compris ce que je lui ai dit aujourd’hui.
Quelque riche qu’ils soient, ils n’ont jamais visité la ville lumière.
Si cet élément est un pronom relative nous avons à faire à des locutions formées sur ce pronom indéfini comme: quoi que, qui que, d’où qu.
D’où qu’il vienne, il doit se bien comporter avec nous tous.
Quoique tu fasses, ne soit pas insolent!
Qui que ce soit, il doit absolument se presenter maintenant.
Ces éléments contrastifs qui apartiennent au domaine des connecteurs n’en sont pas les seuls. Le sous-chapitre suivant discute les formes modales employées et les restrictions de leurs emplois.
Formes modales utilisées dans la phrase concessive
1. Le subjonctif
Depuis la fin du XVIIe siècle, la forme modale obligatoire employée est le subjonctif, comme dans l’exemple qui suit:
Quoiqu’elle sût bien qu’elle ferait cette chose désagréable, elle passerait avec joie.
Le subjonctif s’impose quand le subordonnat introduit un procès voulu ou soumis à l’interprétation; il s’agit soit d’éléments conjonctifs comme: bien que, quoique, encore que, malgré que.
La princesse était belle, quoiqu’elle eût passé sa jeunesse.
Encore que j’aie passé tous mes examens, je n’ai pas obtenu un bon emploi.
soit des locutions faisant porter la concession sur un élément autre que le verbe comme: pour…que, si…que, qui…que.
Si mereveilleuse qu’elle soit, elle n’était pas trè appréciée.
Il faut absolument noter que ces locutions peuvent se faire suivre de l’indicatif et non pas du subjonctif si on veut souligner l’aspect certain de la notion concédée.
2. L’indicatif
Dans le cas d’une vraie concessive, l’indicatif est celui qui s’impose quand le fait est admis avec des subordonnants tels que: même si, quand même, quand bien même.
Même si cette loi paraît dure, on doit tous lui obéir.
L’indicatif s’utilise d’habitude après: même si, alors que, tandis que, pendant que.
Il continua à déchirer les vêtements pendant que le regardais.
Même si tu m’aimes, je ne peux pas faire cette chose.
En ce qui concerne sa place, la subordonnée concessive, normalement postposée à sa principale, est susceptible de mobilité et peut ainsi se placer avant sa principale; le fait concédé est alors en suspens la principale apporte en second rang la notion à laquelle il fait concession. Si on insiste sur la régissante la concessive change de place, c’est-à-dire avant celle-ci.
Je sors, bien qu’il pleuve.
Tu n’as pas riposte, quoique tu fûs mal traité.
Je vais proposer quelques types d’exercices qui peuvent aider l’enseignant à fixer les notions en ce qui concerne la phrase de concession. Il s’agit des exercices du simple à complexe, pour le niveau de lycée et qui respectent une certaine progression pour que les élèves réussissent à acquérir les connaissances miss en cause.
1. Observez les temps verbaux utilisés dans les phrases suivantes:
a. Ils sont entrés, mais ils n’ont pas frappé à la porte.
b. Quel que ce soit le prix de cette bague, je l’achète.
c. Si intelligent qu’il soit, il ne me comprend pas.
d. Tes erreurs te suivront où que tu ailles.
e. Ce tableau ne me plait pas, encore qu’il ait de belles couleurs.
2. Complétez les phrases en employant: bien que, quoique, encore que, alors que, tandis que.
a. Il reste ici pour des raisons professionnelles… sa femme est en vacances.
b. … il avait une maison à la campagne, il n’avait pas le temps d’en profiter.
c. … il vive déjà depuis un certain temps en Finlande, il se familiarise difficilement avec la langue.
d. Mon oncle a une préférence pour sa fille cadette, …. ma tante favorise toujours le fils aîné.
e. Tu peux toujours porter plainte, en ce qui me concerne,… cela ne sert pas à grand-chose.
3. Employez QUEL QUE SOIT et faites les accords nécéssaires:
a. … vos adversaires, vous êtes en forme aujourd’hui.
b. Le candidat a une réponse à tout … sujet abordé.
c. …. cette fameuse réforme, elle ne fera que repousser l’échéance.
d. ….. les coutumes de cette région, il convient de les respecter.
e. Nous pourrons faire appel à vous …. les difficultés.
4. Complétéz les espaces libres avec une expression équivalente:
a. Bien qu’il fasse froid – …
b. Bien qu’il fasse chaud – …
c. Bien qu’il fasse du vent – …
d. Bien qu’il fasse du soleil – …
5. Associez correctement les phrases:
a. un régime dur, je ne réussis pas à perdre du poids 1. Sans être riche
b. elle est généreuse. 2. Tu peux crier
c. tu ne feras pas peur 3. En dépit d’
Bibliographie
1. GHERASIM, Paula, Grammaire conceptuelle du français, Casa Editorialã “Demiurg”, Iaşi, 1997.
2. Wilmet, Marc, Grammaire renovée du français, Éditions De Boeck Universitçé, Paris, 2007.
3. Grammaire Larousse du français contemporain, Librarie Larousse, Paris, 1964.
Sitographie
monsu.desiderio.free.fr/atelier/concession.html
pagesperso-orange.fr/bouche-a-oreille/grammaire/concess.html