Les dernières études et les recherches menées par les psychologues et les spécialistes de l’éducation sont indéniables: plus les élèves roumains sont amenés à s’impliquer en des activités éducatives organisées en dehors de la classe, plus l’enseignant parviendra à éveiller leur intérêt pour la matière scolaire enseignée. Un aspect important à envisager d’autant plus que la plupart du temps le système éducatif traditionnel, routinaire et dépassé à un certain degré, est pointé du doigt lorsque les apprenants manquent d’atteindre les objectifs ou les compétences curriculaires. En ce cas, alors, en vue d’aider les élèves à atteindre le seuil minimal prévu par le curriculum, le recours aux activités éducatives organisées en dehors de la classe devient un impératif. Le scénario est identique: le professeur est le meneur du jeu, les protagonistes – les élèves – sont enchantés et participent volontiers à l’activité.
C’est plutôt facile pour des activités déroulées en langue roumaine, mais quand il s’agit d’organiser des activités en français il y a, pour l’enseignant, des défis à surmonter.
Personnellement, j’ai l’impression que le français est enseignée en Roumanie depuis toujours, même si les données statistiques officielles me font tort (le français est étudié en Roumanie à partir de 1838). La maîtrise de cette langue est une véritable carte de visite: prestige culturel, civilisation, littérature, patrimoine, élégance, raffinement … De nos jours, quand même, je constate avec tristesse que toutes ces valeurs qui découlent de l’enseignement et de l’apprentissage d’une langue vivante telle le français n’ont plus d’importance pour la plupart de nos élèves, en particulier ceux qui vont au lycée. L’intérêt à l’étude du français est en baisse chez les élèves roumains, d’autant plus que son apprentissage est fortement concurrencé soit par l’anglais, soit par le désir fervent d’apprendre, en situation, d’autres langues modernes (l’allemand, l’espagnol ou l’italien). Outre l’école, l’anglais est omniprésent: films, publicités, maternelle (du voeu des parents), l’industrie du divertissement, technologies de pointe, télévision – notre existence paralinguistique est asphyxiée par la présence de l’anglais. Il n’y a plus trop d’espace à „louer” par le français. Mais il y en reste et nous, les professeurs de fle, nous devons en tirer profit – il y a des élèves doués pour les langues, des élèves qui aiment purement et simplement le français, des élèves désireux d’étudier en France. C’est avec l’aide de ces élèves que l’on peut dérouler de belles activités en français parce que je suis d’avis qu’un bon niveau linguistique est nécessaire chez les apprenants souhaitant participer à de telles activités.
Ainsi, au fil du temps, les lycéens et les professeurs enseignant le français dans le lycée où je déroule mon activité professionnelle, ont organisé une palette diverse d’activités intéressantes, parmi lesquelles il convient de rappeler:
Les fêtes scolaires thématiques
Lors de la fête de Noël nos élèves ont récité des poésies, ont chanté des noëls, ont joué des scènes ou des saynètes en entrant dans la peau des personnages interprétés. Les pratiques théâtrales et les dramatisations ont en effet un impact éducatif extraordinaire sur les apprenants, ceux-ci ayant ainsi l’opportunité de mettre à l’oeuvre leur compétence de communication.
Lire et/ou réciter – lors des ateliers littéraires
Ce sont des vers des poètes français (Charles Baudelaire, Guillaume Apollinaire, Victor Hugo, Jacques Prévert) ou des vers des poètes roumains traduits en français (Panait Cerna, Mihai Eminescu). La créativité et la sensibilité des élèves sont ainsi mises en éveil, ceux-ci ayant l’occasion de découvrir la beauté et la richesse stylistique de la phrase française et de percer l’espace littéraire français d’autant plus que les manuels scolaires manquent de textes d’écrivains français, l’approche didactique du vocabulaire se faisant à partir de documents écrits authentiques adaptés surtout à la fonction communicative.
Projets scolaires
La plupart de tels projets scolaires sont déroulés lors de la fête de la Francophonie, célébrée chaque année le 20 mars. Cette année scolaire, notre lycée déroule un projet éducatif occasionné par cette fête. Il s’agit d’un projet mené au niveau du département de l’Inspection Scolaire de Brăila en partenariat avec d’autres institutions scolaires. Les buts principaux de notre projet sont: éveiller l’intérêt des élèves à s’adonner aux activités culturelles en langue française, encourager les élèves à travailler en équipe et à communiquer en français, stimuler la créativité et l’imagination des élèves, cultiver chez les élèves des aspects concernant la culture et la civilisation francophone, encourager les enseignants à mener des projets éducatifs. Les apprenants participant à ce projet seront amenés à confectionner des objets de leur propre fantaisie et imagination sur le thème de l’amour, réaliser des présentations Powerpoint sur le thème général de la francophonie et en fin de compte, tous les élèves de notre département sont invités à faire preuve de leurs points forts en culture et civilisation francophone lors du concours „Êtes-vous forts en français?” (l’activité principale de notre projet).
Les clubs de débats
Ce sont des ateliers où l’enseignant suggère des thèmes de réflexion à deux équipes composées de trois membres, lesquelles se confrontent lors d’un face-à-face sur un le thème de recherche. Le thème est annoncé au préalable à chacune des équipes. Celles – ci se documenteront sur le sujet proposé et auront la confrontation finale lors d’un match arbitré par le professeur. Le gagnant, ce sera l’équipe qui présentera ses arguments de la manière la plus convaincante, alors l’idée de ce type d’atelier c’est d’amener les élèves à chercher de l’information, à l’analyser et à la présenter de manière critique et persuasive.
Les activités déroulées dans notre lycée ne sont pas exhaustives en laissant assez d’espace à bien d’autres tant que leur point commun est cultiver chez les élèves étudiant le français l’amour pour cette belle langue, le désir de pratiquer leurs habiletés linguistiques en dehors de la classe et l’intérêt à toujours parfaire leur horizon cognitif.
Bibliographie
Almas D. – Popasuri la vetrele istorice românești, E.D.P. București, 1981
Ionescu, M.; Chiș, V. – Mijloace de invățământ și integrarea acestora in activitățile de instruire și autoinstruire, Editura Presa Universitară Clujeană, Cluj-Napoca, 2001
Webograpahie
www.cdep.ro/pdfs/delegatii/2010_franco_ro.pdf