C’est quoi un prof idéal? Est-ce qu’il existe vraiment? La question est simple, la réponse plus compliquée. Le prof idéal fait bien ses cours, il possède un certain nombre de qualités humaines, dont la sympathie. Ses qualités relationnelles doivent se doubler de compétences pédagogiques: il construit ses cours, il explique bien. Un bon prof sait tenir ses classes, puisqu’on se rappelle que pour les élèves, un cours «idéal», c’était avant tout un cours sans problème de discipline.
Les cours du «bon» professeur sont vivants: il sollicite beaucoup les élèves, avec qui il a de bons contacts. Enfin, il parvient à faire aimer sa matière, grâce la démarche pédagogique qu’il adopte (faire des applications, donner du sens à son cours, utiliser correctement des supports pédagogiques…), soit grâce à sa propre personne (son sens de l’humour, son charisme, sa voix).
Pour les élèves, il est important que de constater que le professeur se soucie d’eux, ce qui n’est pas d’ailleurs toujours le cas puisque la moitié d’entre eux environ se souvient d’un enseignant au moins qui lui a laissé l’impression de se désintéresser totalement de son travail. De manière plus minoritaire, le professeur « idéal », c’est aussi quelqu’un qui possède certaines qualités physiques, la voix est en particulier très importante. Il aime enseigner en général et sa discipline en particulier. Cependant, le savoir en lui-même (le fait d’avoir de la culture, d’être érudit dans son domaine) ne joue pas un rôle primordial pour les élèves.
Pour les enseignants, le professeur «idéal», c’est d’abord quelqu’un qui a établi de bons rapports avec les élèves et qui fait bien ses cours. Si l’importance d’avoir un bon contact avec les élèves se retrouve ici aussi au premier rang, la deuxième qualité du «bon» professeur, c’est tout de même de savoir faire travailler les élèves.
Enfin, c’est aussi quelqu’un de «sérieux» : il prépare ses cours, il n’est pas toujours absent etc. Posséder un certain nombre de traits de caractères est plus secondaire pour les enseignants, comme le rôle que peut jouer le savoir dans la définition du «bon» professeur.
Trois mots clés résument portrait son: le talent, le coeur et le temps. Pour intéresser les élèves, leur inspirer confiance, il faut un minimum sinon de talent du moins de qualités intellectuelles et de savoirs académiques. Il faut aussi du cœur, ou si on préfère une forme de générosité. Il ne suffit pas de penser : «Ma discipline et mon cours sont intéressants» pour faire adhérer les élèves. Il ne s’agit pas de confondre démagogie et pédagogie, mais il faut trouver les moyens de leur tendre la main (par la sensibilisation, en donnant du sens à ce qu’on fait) pour les faire progresser sur le chemin de la connaissance.
Enfin, il faut aussi consacrer du temps à son métier. On peut bien maîtriser les savoirs à enseigner, on peut aimer les transmettre si on ne passe pas assez de temps à préparer la mise en œuvre du cours (diversité des phases et supports pédagogiques etc.), le résultat a peu de chances d’être bon.