Au nord extrême de la Roumanie, caché entre les montagnes, se trouve le Maramures rassemblant plusieurs régions partagées entre deux pays : la Roumanie et l’Ukraine. L’histoire tumultueuse de ces endroits partage en quelque sorte le même destin que celui de Loraine et d’Alsace, elles aussi tantôt françaises, tantôt allemandes.
De nos jours même, l’ancienne capitale de cette région (Sighet) est partagée en deux par la frontière séparant la Roumanie et l’Ukraine. (www.primaria-sighet.ro/pagina/istoricul-localita-ii ). C’est précisément par là qu’on va commencer l’expérience de 6 jours au milieu des montagnes dans les vallées des rivières de Iza, Tisa et Viseu.
La liaison la plus facile entre Maramures et le reste du monde (27 aéroports dans tous les coins d’Europe) se fait par L’Aéroport International « Avram Iancu » Cluj (airportcluj.ro/?id_limba=2 ) qui se trouve à moins de 200 km, distance à couvrir dans le train ou en voiture, assez de temps pour se réjouir d’un paysage champêtre inégalable et connaitre un peu les gens des lieux proverbiaux pour leur calme et leur hospitalité.
Voilà donc, un premier arrêt a Sighetul Marmatiei, ville dont la première attestation date d’il y a sept siècles. Au centre-ville se dresse, hautaine, l’Eglise Reformée, témoin de l’histoire tumultueuse de la ville. C’est autour d’elle que la ville semble construite avec des bâtiments la voisinant depuis plus de quatre siècles le bâtiment de l’ancienne préfecture au style principalement gothique avec des éléments baroques, le bâtiment du Musée d’Ethnographie, mais aussi nombre d’autres églises orthodoxes, romano-catholiques, mais aussi un temple juif. Malgré le cosmopolitisme de religions et ethnies, la ville ne compte de nos jours qu’environs 40000 habitants, un exemple de tolérance et convivialité. C’est d’ailleurs ce qui caractérise les « morosani », une population dont on dit n’avoir jamais été occupée par les romans, donc les seuls descendants directs des daces, les ancêtres des roumains.
Pourtant, ce n’est pas à l’Eglise Reformée qu’on va faire le premier arrêt, mais sur la colline aux confins de la ville où on retrouve le Musée du Village de Maramures (muzeulmaramuresului.ro). L’endroit surprend par la simplicité des lieux, mais aussi parce qu’il est le miroir vivant d’une région aux confins des civilisations : les slaves, les hongrois et les roumains. Ce n’est pas seulement représentatif pour les roumains (population toujours majoritaire le long des siècles), mais aussi pour toutes les ethnies qui y vivent. Dans son ensemble, le musée est constitué comme une réserve de monuments d’architecture paysanne, sélectionnés selon des critères scientifiques basés sur la typologie des constructions, leur évolution sur le plan architectural et comme système constructif, à partir des bâtiments les plus anciens trouvés sur le terrain et en synchronicité (comme ils se sont installés dans les colonies et sont restés largement fonctionnels jusqu’à nos jours). En ce qui concerne le système constructif, nous devons souligner les techniques traditionnelles, les maisons et les bâtiments adjacents étant construits presque exclusivement à partir de bois, principalement chêne / chêne et sapin / épicéa, avec des fondations en pierre de carrière ou des blocs de rivière.
Les opinions des touristes sur des blogs de voyages ou sur des sites comme www.tripadvisor.com parlent à profusion des expériences que les voyageurs roumains (amfostacolo.ro/impresii9.php?iid=75290&d=muzeul-satului-maramuresean–sighet) ou étrangers (www.tripadvisor.com/Attraction_Review-g608955-d8142084-Reviews-Sighet_village_museum-Sighetu_Marmatiei_Maramures_County_Northwest_Romania_Transy.html ) ont fait entre les murs du musée en plein air.
Tous les mois, les muséographes y organisent des évènements spécifiques pour la période de l’année : des ateliers de danse et de poterie en été, des ateliers de peinture d’œufs au printemps, ou d’icônes sur bois et sur glace en hiver, etc. A remarquer aussi le fait qu’on propose des activités aux personnes malvoyantes ou avec des difficultés de déplacement. C’est à vous donc de choisir la saison et l’expérience qui vous fait envie.
Pourtant, il ne faut pas quitter Sighet sans visiter un « must » recommandé par nombre de touristes tant roumains, mais surtout étrangers (www.tripadvisor.com/Attraction_Review-g608955-d622822-Reviews-Memorial_of_the_Victims_of_Communism_and_of_the_Resistance-Sighetu_Marmatiei_Maram.html ): le Mémorial des Victimes du Communisme et de la Résistance (www.memorialsighet.ro/memorial-fr/ ) qui impressionne tous ceux qui en ont franchi le seuil. Le Mémorial se compose du Musée de Sighet et du Centre International d’Etudes sur le Communisme, dont le siège se trouve à Bucarest et qui organise chaque année l’Ecole d’Eté de Sighet. Il est une institution de la Mémoire, unique en son genre en raison du fait qu’il est à la fois un institut de recherche, de muséographie et d’enseignement. Contre une somme dérisoire, vous pouvez essayer de tisser et coudre des uniformes des détenus dans la période. Si l’histoire récente de l’Europe avant la chute du mur de Berlin vous passionne, le Mémorial est un endroit à ne pas rater !
Les roumains n’ont pas oublié les horreurs du communisme, mais pour comprendre leur joie de vivre, malgré les vicissitudes de l’histoire, il faut s’arrêter dans un endroit unique au monde : Le Cimetières Joyeux de Sapanta. (romaniatourism.com/press-the-merry-cemetery.html ) « Cette visite est étonnante et l’on se retrouve dans une ambiance surréaliste avec des tombes de gens très simples qui sont décorées avec des peintures naïves et touchantes.» témoigne un visiteur sur tripadvisor ( www.tripadvisor.com/ShowUserReviews-g1028706-d318588-r527623472-Merry_Cemetery-Sapanta_Maramures_County_Northwest_Romania_Transylvania.html#REVIEWS) comme d’ailleurs beaucoup d’autres sincèrement étonnés par la manière ludique dont on traite le moment le plus sinistre de la vie. A part les boutiques aux souvenirs qu’on trouve à chaque pas aux alentours, on propose aussi des petits ateliers de sculpture dans lesquels vous pouvez créer votre propre croix funèbre à la manière de cet endroit étonnant.
Si le Cimetière Joyeux vous a surpris avec son humour devant la mort, vous allez comprendre pourquoi les morosani ne craignent pas la mort. Les églises en bois – élément vivant omniprésent et tellement éphémère au premier regard – sont l’un des piliers de la culture régionale. Le Monastère de Barsana est un exemple éloquent de ces joyaux architecturaux (www.manastireabarsana.ro/index.php ). Inscrite au patrimoine Unesco à côté d’autres endroits mirifiques de la Roumanie (romaniatourism.com/world-heritage-sites.html#maramures ), ce monastère joue un rôle majeur de catalyseur de la nation manifestement orthodoxe. Comme c’est à la Vierge que le monastère a dédié, une visite le 15 aout, le jour de l’Assomption, vous laisse le souffle coupe. C’est le jour ou la tradition veut que les villageois aux alentours y viennent habillés en costumes traditionnels, tellement beaux qu’ils sont considérés héritages de la culture universelle. Nombre de voyageurs s’y sont retrouvés, désireux de faire part de leur expérience.
Leurs commentaires font tout simplement envie (www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g1546286-d2624733-Reviews-Barsana_Monastery-Barsana_Maramures_County_Northwest_Romania_Transylvania.html, www.routard.com/forum_message/2275520/retour_de_maramures.htm ).
Et pour une expérience bonus, n’hésitez pas à trouver un hébergement auprès des locaux. Avec des petites maisons d’hôtes traditionnelles, vous ferez une expérience unique : vous serez traité en ami, en membre de la famille, en quelqu’un de très cher, vous serez l’un des leurs, et sans jouer la comédie de l’hospitalité, mais aussi participer à la préparation des plats traditionnels. (www.tripadvisor.com/Hotel_Review-g1546286-d4475634-Reviews-Pensiunea_Lia_Barsana-Barsana_Maramures_County_Northwest_Romania_Transylvania.html )
Le vélo, ça vous dit quelque chose ? Une promenade mi-train, mi-vélo vous attend sur la vallée de Vaser. Grace à un programme initié par les amoureux du cyclisme, on a balisé des sentiers aux différents niveaux de difficulté pour ceux qui veulent découvrir Maramures sur deux roues. Ni trop vite, ni trop lentement, le vélo vous emmène sur les chemins de montagne étroits, de village en village et vous permet de vous reposer chaque fois que vous ressentez le besoin. Situé dans le nord-est du pays, la région que nous vous proposons est un véritable bijou naturel. La flore et la faune de cet endroit attirent des dizaines de touristes tous les jours; les touristes qui sont désireux de découvrir la nature pure et inchangée et les traditions de Maramures. Outre la beauté indéniable de la nature, une autre attraction touristique est la Mocanita – train à vapeur qui vous emmènera aux endroits les plus cachés des forêts et révélera les plus beaux paysages du pays (www.viseudesus.ro/fr/mocanita-fr ). Le trajet qui a surpris les touristes par sa beauté lui ont accordé une moyenne de 4,5 sur tripadvisor, moyenne qui a décroché le Certificat d’excellence sur le même site (www.tripadvisor.com/Attraction_Review-g1644830-d3478786-Reviews-Vaser_Valley_Forestry_Railway_Day_Tours-Viseu_de_Sus_Maramures_County_Northwest_.html ). A la destination, vous pouvez expérimenter un après-midi avec les boucherons qui continuent d’exercer leur métier dans les forêts sur les versants des montagnes aux alentours. Des besognes difficiles qui ne sont pas pour tout un chacun.
Et pour que l’expérience en train et à vélo soit complète, on vous propose une soirée et une nuit inoubliables dans Le Train-Hôtel Carpatia-Express qui est situé dans la gare de Mocanita à Viseu de Sus. L’ancien train transformé en hôtel jouit aussi d’un restaurant et d’un bar, ainsi que d’une terrasse, où vous pourrez vous détendre si le temps le permet. Une connexion Wi-Fi gratuite est disponible dans toutes les chambres. Sur www.booking.com, on lui accorde une moyenne de 8,6.
Que vous choisissez de visiter Maramures en été ou en hiver, il y a une ascension à ne pas manquer : celle vers la Cascade des Chevaux. Elle est situé près de la station touristique de Borsa, au NE des montagnes Rodna et pour y arriver vous avez le choix entre une course en télésiège pendant 30 minutes et encore une bonne demi-heure de marche à pied ou bien parcourir le tout en 3 heures environ. Quoi que vous choisissiez, la vue est époustouflante le long du trajet, mais aussi au pied de la cascade. L’eau recueillie dans un petit lac glaciaire coule sur un calcaire escarpé appelé le « Pont des Chevaux » en plusieurs étapes, ce qui entraîne la plus grande cascade de Roumanie. Il est à une altitude de 1300 m et la chute d’eau est de 90 mètres (https://www.youtube.com/watch?v=47J31QyZjbQ) Si l’alpinisme vous tente, ce serait probablement une de ces expériences à raconter de retour à la maison (www.travelguideromania.com/ro/canionul-si-cascada-cailor/ ) et un parapentiste passionné aurait de quoi se vanter. C’est vraiment incroyable ! A la base, on organise des ateliers pour créer des jouets en bois pour les enfants – une drôle d’activité tant pour les enfants que pour les adultes.
Amoureux de la montagne, de l’histoire, de la culture, de l’expérience, Maramures vous en offre du tout, et à foison !
Venez nombreux connaître l’un des derniers recoins de l’Europe où la nature n’a pas perdu son charme et les gens n’ont pas oublié leur humanité.